Standards de la Race
Le Criollo de race doit présenter des caractéristiques morphologiques et psychologiques bien précises qui ont été rigoureusement définies par le fondateur de la Race, Emilio Solanet, et les chevaux inscrits au registre de la Société Rurale doivent les respecter. Traditionnellement un corps d’inspecteurs est chargé de ce contrôle.
On ne détaillera pas ici la description du Criollo idéal. Disons seulement que son type correspond à un cheval de selle équilibré et harmonieux. Il sera musclé et de forte constitution avec un centre de gravité assez bas. Agile et rapide, le pied sur, il présentera des allures déliées.
D’un caractère dynamique, énergique et docile, ses principales qualités sont la rusticité, la longévité, la fertilité, le courage, un grand pouvoir de récupération et de grandes aptitudes pour le travail du bétail.
La taille idéale pour un male est de 1,45 m et peut varier entre 1,41 m et 1,49 m. Les inspecteurs de la Société Rurale pourront accepter de 1,40m à 1,50m si les autres caractéristiques de la Race sont remplies ( 2 cm de moins pour la femelle).
Périmètre thoracique 1,78 m (2 cm de plus pour la femelle).
Périmètre du canon 19 cm (1 cm de moins pour les femelles).
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Brève histoire de la Race
L’histoire du Criollo est exemplaire de la relation intense et complexe qu’hommes et chevaux ont maintenue au cours des siècles : il est en effet le produit d’une évolution naturelle mais aussi la « création » arbitraire d’un homme, le Docteur Solanet.
Le Criollo descend des chevaux espagnols qui débarquèrent au 16éme siècle avec les conquistadores, principalement des chevaux « Andalous » eux mêmes contenant, comme le Barbe, du sang des chevaux des « Barbaresques » ,en provenance du Maghreb et qui avaient occupé une grande partie de l’Espagne. Une grande partie de ces chevaux étaient pratiquement revenus à l’état sauvage et se maintenaient au prix d’une sélection naturelle rigoureuse. Les spécialistes reconnaissent d’ailleurs dans les traits de nos Criollos certaines caractéristiques de l’état sauvage comme le développement de l’avant main ou les zébrures de la robe « gateada « . Mais c’est avant tout grâce à cette sélection que s’est forgée une race naturellement sobre et résistante.
Au début du XXéme siècle ces chevaux sauvages ne constituaient pas une race et les Argentins utilisaient pour leurs travaux ou leur loisirs des chevaux obtenus par des croisements avec des animaux importés, du percheron au pur-sang anglais. Seuls les Indiens, surtout dans le sud du pays, prélevaient sur ces hordes sauvages, aux caractéristiques proches de celles des premiers arrivants, les chevaux nécessaires à leurs besoins.
C’est alors qu’un jeune professeur de zootechnie de l’Université de Buenos-Aires, Emilio Solanet s’intéressa avec d’autres éleveurs de Bétail à ces chevaux dont les caractéristiques naturelles lui paraissaient bien adaptées au travail du bétail. Il définit les normes morphologiques qui lui paraissaient idéales, fit ouvrir un stud-book, le Registro de la Société Rurale Argentine et acheta quelques chevaux aux Indiens pour créer un élevage dans sa propriété du Cardal près d’Ayacucho. En même temps il mettait en place un corps d’inspecteurs qui examinaient les sujets que leurs propriétaires souhaitaient inscrire et leur attribuaient une note selon le degré de proximité aux normes. Cette note pouvait s’améliorer en fonction de la qualité de la descendance du sujet. Ce système, toujours en vigueur, appliqué avec rigueur par des éleveurs passionnés a permis de fixer dans ses qualités fondamentales, une race réellement homogène dans toutes ses caractéristiques.
Si vous parlez de votre « criollo » à un gaucho, il vous marquera un intérêt poli : pour lui ce n’est qu’un cheval ordinaire sans pedigree. Par contre si vous lui dites que vous possédez un Solanet, vous aurez droit à toute sa considération car c’est ainsi qu’il nomme le criollo pure race et c’est son rêve d’en posséder un pour participer avec son « fortin » aux défilés de Gauchos et si possible un picazo car c’est sur cette robe sombre que ressort le mieux le harnachement de parade orné d’argent.